02 juillet 2007

Mon oeil !

C'est dingue comme je peux être de mauvaise foi si je ne me surveille pas. Nananana je vais écrire tous les jours, nananana c'est parti pour les bonnes résolutions, nananana... attention c'est moi je reviens pour de bon... Pfff... Allez, c'est marrant remarquez, parce qu'au moment où je reprends le clavier, je note que c'est encore les soldes, comme la dernière fois. Cela montre sans doute que j'écris au rabais. Tout doit disparaître ! Liquidation totale ! Dernière démarque... après on renvoie à l'arrière boutique et on détruit tout. Si si, je vous jure, c'est comme ça qu'on fait dans la grande distribution : quand on est sûr qu'un modèle (de pull, de téléviseur) ne se vendra plus, parce que trop démodé et pas encore vintage (ou probablement jamais), on le détruit. Le donner ? ben non, ça casserait le marché, dis ! Et va pas nous déréguler le marché, hein, sinon... sinon... ben parce que sinon les moins riches feraient que récupérer gratos ce que les plus riches veulent plus acheter et plus personne ne s'endetterait à vie en se reposant, soulagé, la conscience en berne, dans les bras d'un gros bonhomme tout vert qui ressemble à une sculpture de Jeff Koons en buisson taillé sauf qu'il porte un peu le slip rouge de superman (si tu n'as pas de culture pub, tu ne peux pas comprendre ce que je veux dire).

Ouais, ben ça m'a déjà bien crevée moi tout ça.

En plus demain je me lève tôt. Non pas que je tienne à faire partie de la France qui se lève tôt, non moi d'ailleurs mon truc ce serait plutôt de me coucher tard. Bien tard. Menfin. Parfois on n'a pas le choix.
Je sais. Je manque de courage.

Allez, au lit, les puces ont faim, comme disait mon arrière grand-père, qui était un homme très bien.

15 janvier 2007

Une partie de campagne

Premier week-end des soldes. Plutôt que de s'essouffler dans les rayonnages rendus étroits par les étals « offres spéciales -20 % » disposés exprès pour pas qu’on les rate au beau milieu des allées des grands magasins parisiens, et un peu par hasard aussi, j’ai passé ce week-end à la campagne. Les petits oiseaux, l’odeur de l’humus, le petit supermarché du samedi avec ses petits vieux... Toutes ces choses petites qui nous rendent… calmes. Alors que les soldes, c’est tout le contraire, ça énerve. D’autant que la modeuse te pique toujours le dernier 38 juste sous ton nez et ça c’est plus possible.

Un week-end à la campagne, à faire des choses calmes. Au programme : cuisiner une blanquette de veau, regarder un DVD d’un film qu’on n’avait pas voulu voir à sa sortie et faire une ballade à vélo le dimanche matin.
En ce qui concerne la blanquette, c’est un programme qui s’est déroulé sans accroc. Avec les recettes croisées du Petit Larousse de la Cuisine et de la Cuisine de Camille (j’invente rien), on aurait été bien en peine de le rater. Un conseil toutefois : doubler les doses de carotte et rajouter des champignons, c’est bien meilleur. Et bien penser à saler au départ.

Da Vinci Code, bon, ben c’est pareil, ça s’est pas trop mal passé. Déjà, je l’ai pas regardé en VO, parce qu’en mangeant (oui, c’était une blanquette en forme de plateau-télé) c’est tout de même plus facile la VF (sinon, tu sais plus quoi regarder entre l’écran et ton assiette et tu mets de la sauce de blanquette partout et c’est pas classe). Et puis le film est pas assez bon pour nécessiter obligatoirement la VO. Bon, alors, c’est vrai que c’est très mal doublé, mais je suppose que c’est dû au fait que c’est également très mal joué. Et puis c’est même pas vrai qu’on n’y comprend rien à ce film quand on n’a pas lu le bouquin. C’est pas si compliqué que ça. Djizusse a couché avec Marie-Madeleine vu que c’était sa femme et quand il est mort sur la croix elle était enceinte d’une petite Sarah alors on l’a cachée avant qu’elle n’accouche et quand elle est morte sa relique est devenue sacrée car elle symbolise l’humanité de Djizusse que l’église catholique ne pouvait reconnaître vu que c’est le fils de Dieu, et ainsi la descendance de Djizusse a été protégée de génération en génération par le Prieuré de Sion et menacée de génération en génération par l’Opus Dei, et tout le monde a fait un secret pas possible autour de cette relique tant et si bien qu’elle est devenue une légende, la légende du Saint Graal, qui en fait signifie « Sang royal » et n’est pas une coupe ou un calice mais la matrice de la femme qui a engendré la descendance de Djizusse - et ça c’est assez explicite dans la Cène de notre ami Léonard- laquelle descendance est représentée dans le film par son dernier membre qui n’est autre qu’Audrey Tautou, je te le donne en mille, mais ça on ne l’apprend qu’à la fin même si on s’en doute à peu près depuis la 35ème minute du film. Entre temps il se passe plein de choses qui font comme dans un film d’action avec un méchant à tête d’Allemand qui surgit tout le temps de l’ombre au moment où on s’y attend, comme dans Die Hard, en gros.

Alors voilà, maintenant je me sens complètement épuisée pour évoquer le troisième volet de mon programme : la promenade à vélo. Je dirai donc simplement ceci : quand ça grimpe, j’ai mal. En plus mon vélo s’appelait « Raymond Poulidor » donc pas étonnant que j’étais toujours derrière vu qu’on était que deux à pédaler. Est-ce que j’avais mis « sport » dans mes bonnes résolutions 2007 ? Parce que ça fait mal quand même…

04 janvier 2007

RAS

Dans deux heures je prends le train pour Poitiers. Cool, non ? C'est tout. Voilà. J'ai rien à dire mais je tenais à le faire savoir ici. Bonne résolution 2007 oblige.

03 janvier 2007

Résolue

Ce n'est pas sans une certaine émotion... (non, c'est pas ça, trop solennel). Hum... heu... C'est avec un immense plaisir (trop galvaudé ça aussi). Bon... Je suis de retour et tu vas voir ce que tu... (arg, non, trop conquérant).
Et voilà, j’ai pas touché à mon clavier pendant des mois, presque un trimestre même, si bien que je me sens timide maintenant, j’ose plus rentrer…
Bah, après tout c’est un peu chez moi ici.

Alors voilà, première résolution pour 2007 : reprendre une activité épistolaire, un rendez-vous web-orchestré avec mes quelques lecteurs, une petite évasion au quotidien pour décrocher quand le boulot devient trop prégnant. Ah !... ça fait du bien d’être de retour ! C'est déjà un signe de bonne santé professionnelle !
C'est que, contrairement à ce qu'on pourrait d'abord croire, je n’ai pas été en panne d’électricité pendant trois mois, non, mais comme je l’ai déjà dit, je ne blogue qu’au travail, et, ces derniers temps, le travail a pris le dessus sur tout un tas d’autres choses, comme le temps de cerveau disponible ou l’inspiration, entre autres.
Ce qui me conduit à la deuxième bonne résolution 2007 : travailler moins. Ce serait formidable que j’y arrive. Ca me permettrait, par exemple, de ne plus avoir aucune excuse pour mettre en application ma troisième bonne résolution : faire du sport (ceux qui suivent doivent savoir que c’est une résolution fort récurrente, c’est dire si je suis résolue).

Je pourrais également, je ne suis pas contre, m'ouvrir sur le world wide web à la maison, une fois que j'aurai mis en oeuvre ma quatrième et néanmoins très urgente résolution : déménager, quitter mon trou de souris, sortir de ma cage, mettre les voiles, partir sans me retourner (une autre expression galvaudée pour cette action ?), et, enfin, accéder à la sphère très prisée de la mondanité d’appartement. Je veux une table basse suffisamment grande pour y inviter confortablement au moins six convives à déguster les bons vins de mon pays. Je veux une cuisine équipée avec tout comme dans le catalogue, pour pouvoir mitonner les bons petits plats des livres de cuisine qui n’ont pas quitté ma bibliothèque depuis que je les ai achetés. Je veux un dressing avec une chose pour chaque place à l’intérieur. Je veux un canapé ET un lit. Je veux que ma télé soit très loin de moi quand je suis assise avec mon bouquin / mon magazine / mon mec dans le canapé.

Et là, quand je serai arrivée à ce niveau de perfection, sans doute que je pourrai de nouveau envisager sérieusement cette idée que je ferais bien de changer de boulot. Mais ça fait beaucoup de résolutions d'un seul coup quand même, tout ça pour une seule petite année 2007, une année qui va avoir à supporter de très lourds changements, à commencer, évidemment, par celui de la tête de l’Etat, mais je pense aussi à l’interdiction de fumer dans les écoles (oui, tu m’as très bien comprise, tu ne fumeras plus dans ta classe de CE1), ou encore à la possibilité pour la grande distribution de faire de la pub à la télé (un sujet passionnant), et bien sûr, à la réforme des successions et libéralités (je dis ça surtout parce que je fréquente beaucoup le fabuleux petit monde des notaires de France).

Je ne serai donc pas trop gourmande sur la marge d’optimisation. Tout ce que je demande, moi, c’est plus de temps libre et plus de pouvoir d’achat. Je suis une bonne Française comme tout le monde. Vive 2007.

19 septembre 2006

Trois quarts d'heure

On se lève, on allume France Inter, on se frotte les yeux, on met de l'eau à chauffer, on s'installe le cul dans la baignoire pour prendre une douche. On se lave, les cheveux un jour sur deux, le reste avec du savon doux pour la peau voire du savon sans savon, on se sèche fort pour se réveiller, on met le sachet dans la théière, on verse l'eau frémissante dessus, on laisse reposer 3 minutes, on se coiffe, on met ses sous-vêtements en même temps. On lave une tasse, on met un toast à griller, on ouvre les fenêtres, on fait des essayages jupe + veste ou jean + pull ou l'inverse, on tartine beurre + confiture aux fruits rouges, on tente le tout avec la paire de bottes, on refait le lit. On se lave les mains, on boit le thé, c'est trop chaud, on tente le tout avec des escarpins. On replie le canapé-lit, on croque dans le toast, on vérifie que le portable est bien dans le sac, on jette le fond de thé dans l'évier. On se lave les dents, on se maquille, on tente le tout avec le trench rouge. On remet la veste, on jette le pull à moitié sur la chaise à moitié par terre, on éteint la radio, on referme les fenêtres, on vérifie que les clés sont bien dans la main droite. On sort, on appelle l'ascenseur, on ferme la porte à clé, l'ascenseur arrive, on réalise qu'il pleut et qu'on a oublié son parapluie, on rouvre la porte, on aimerait bien retenir l'ascenseur en même temps mais on n'a pas le bras assez long, on prend le parapluie, on vérifie qu'on a bien laissé la clé dans le verrou, on ferme, on sort. On se met un coup de Labello dans l'ascenseur, on regarde dans le mirroir en bas si on est bien mise, on passe la première puis la deuxième porte, on est dehors, on marche vite, on va bosser, comme tout le monde ou presque sur le trottoir.
On passe devant la tente MSF du vieux SDF borgne du coin de la rue, on passe devant les vitrines encore fermées dans le reflet desquelles on peut vérifier d'un coup d'oeil si on est bien mise, on passe devant la fausse boulangerie qui sent trop fort la viennoiserie comme dans les couloirs du métro, parfois on achète un croissant, on passe devant le bistrot du coin du boulevard ouvert 24/24 où les bières sont hors de prix alors que c'est glauque à souhait, on passe devant la boucherie qui impose aux nez gourmands ses poulets rôtis qui sentent bon le grillé jusqu'à l'autre côté de la rue. On passe devant le supermarché plein de vieux à cadies motifs écossais qui profitent qu'il est 9h30 pour faire leurs courses parce qu'après ils n'auront probablement pas le temps, parfois on rentre dans le supermarché pour acheter un petit encas, on peste contre la queue à la caisse à cause des vieux qui trouvent le moyen de s'entasser au supermarché le matin à 9h30. On remonte la petite impasse plantée et pleine de charme qui mène tout droit à ces petites misères quotidiennes de la vie travaillée.
C'est comme ça tous les matins ou presque depuis près de 3 ans. Et je ne sais absolument pas quelle leçon en tirer.

05 septembre 2006

Femme des bois

Longtemps je me suis prise pour Laura Ingalls. A cause de la coiffure et de quelques unes des robes sans âge que me faisait porter ma grand-mère. Et puis parce que c'était une héroïne et que j'avais suffisamment confiance en moi pour trouver que c'était plus adapté que de se prendre pour la figurante au fond de la classe de mademoiselle Bidle. Je me faisais faire des tresses et je dévalais le chemin en pente en imitant l'avion avec les bras.

Cet
été, j'ai remis ça en passant quelques nuits dans la cabane en bois au fond du jardin, à l'orée de la forêt, en bordure de marre (oui c'est une cabane qui présente la caractéristique de se trouver dans ces trois lieux à la fois). Un endroit plutôt charmant, qui offre l'avantage certain de se trouver à l'écart de la maison familiale et de ses habitants. Pour l'intimité, pour le recueillement, pour de longues discussions avec le chat, c'est un endroit parfait.
Parfait jusqu'à ce que, quelques minutes après m'être glissée sous la couverture la première nuit, des bruissements de feuilles sèches, des craquements de bois mort, des grognements suspects se fassent entendre, de plus en plus distincement. Et puis des ploufs dans la marre. Ca a duré une demie-heure, durant laquelle je me suis demandée à quelle distance la bête pouvait se trouver du fond de la cabane. Bon à savoir : quand on vit en forêt, il faut partager le point d'eau avec les sangliers. On a vérifié le lendemain, autour des trous immenses que l'animal avait créés en remuant la boue au bord de l'eau, il y avait de belles empreintes qui ne pouvaient tromper personne (du moins personne qui a pris la peine de lire copain des bois dans sa jeunesse).

Je suis toujours non-fumeuse. Aujourd'hui, c'est une information qui n'a même plus d'intérêt. J'ai décidé que moins j'en parlerais, moins ça se verrait quand j'en taxerai quand même une deci-delà. Je suis une non-fumeuse qui a décidé de ne pas se laisser submerger par la frustration, aussi quand le besoin se fait trop pressant, ce qui arrive, évidemment, de préférence autour d'un apéropapotage, deux à trois fois par semaine, j'ai le droit de craquer. Passer de 118 à 3 cigarettes par semaine, ça me semble quand même être une bataille de gagnée. Pas la guerre, peut-être, mais de toute façon, je suis pacifiste.

Je n'ai pas réussi à faire l'intellectuelle chiante avec la grand-mère au déjeuner dominical. J'imagine que c'est parce que je n'ai plus les références nécessaires. Qu'à cela ne tienne, si je ne peux pas être une vraie intellectuelle, je peux à défaut être vraiment chiante. Mais bon. Ca risquerait de nuire à mon image.

Je suis nulle en primo-accession. Ca va prendre du temps de dénicher l'appartement-qu'on-achète-pendant-30-ans, et rien que d'y penser, ça me décourage. Pourtant le projet m'excite particulièrement, le renouvellement de mon paysage quotidien me fera le plus grand bien. D'un autre côté, c'est se sédentariser à Paris, même si on peut toujours revendre ou louer, évidemment. C'est s'investir dans les murs de cette ville, s'y attacher un peu plus. Je continue de me demander si c'est ce que je veux vraiment. J'aime et je déteste Paris à la fois. Syndrôme schizophrène : mi-Carrie Bradshaw (pour l'amour in the city... et les chaussures), mi-Laura Ingalls (pour l'amour de la nature et des choses simples). Executive woman ou femme des bois ?

24 août 2006

Voulez-vous danser grand-mère ?

Hier soir j'ai appris que j'étais une fille simple. Ce qui dans le contexte approprié était un compliment sincère, puisque cette qualité me vaut d'être fort appréciée d'une grand-mère de 85 ans. Une grand-mère qui n'est pas la mienne, mais celle de quelqu'un que je connais très bien, et que je me propose gentiment d'accompagner ce week-end au déjeuner dominical avec ladite grand-mère. Parait qu'il y aura une tarte aux framboises.
Jusque là tout va bien. Sauf que mémé s'est visiblement prise d'un élan d'affection pour moi qui dépasse l'entendement, puisque tout ce que j'ai fait pour mériter sa sympathie est d'être une fille simple et d'avoir discuté avec elle de son chat pendant trois bons quarts d'heure. Et voilà qu'elle insiste pour que je remette le couvert ce dimanche, ce qui, aux dires du petit-fils, ne lui est pas coutumier (mais je le soupçonne d'être un peu jaloux, c'est sa grand-mère après tout).
Il me conseille vivement de trouver une parade pour ne pas m'y rendre. "Si tu viens, tu te mets de ton propre chef dans un engrenage que tu ne pourras plus maîtriser. Après, elle se sentira déçue à chacune de tes absences". Oui, je sais, moi aussi j'ai une grand-mère. Sauf qu'elle est loin. Et que le dimanche, de temps en temps, j'aime bien manger une tarte aux framboises en discutant psychologie féline. D'autant que la grand-mère en question, elle arrose ses quatre heures de champagne, ce qui est loin de constituer un mauvais argument.
Le fond du problème, finalement, c'est pas à moi qu'il se pose, mais bien plutôt au petit-fils, quand sa grand-mère évoque à mon sujet la transmission des bijoux de famille... Alors, ok, c'est promis, je vais nous sortir de cette situation délicate : ce dimanche, je trouverai un bon sujet philo, genre ontologie phénoménologique, et je jouerai l'ex khâgneuse blasée qu'a pas daigné faire Normale parce qu'elle trouvait ça trop galvaudé. Avec ma propension à m'la péter, ça devrait pas être trop dur pour moi (quoi, qui a dit que c'était un rôle de composition ? )

18 août 2006

Winneuse


Aujourd'hui j'me la pète. C'est pas toujours facile. Mais je tiens le coup.

16 août 2006

Zéro, trois, deux

Je tiens le bon bout. Ce qui, dans le cas qui nous intéresse, pourrait fort bien ressembler au bout jaune et qui pue d'un mégot de clope. Ce matin mon dernier paquet est vide, ce qui nous fait un total de : 3 vendredi soir, 4 dans la journée de samedi, attention, incroyable mais vrai, zéro-pas une-rien dimanche, 3 lundi et 2 hier. Voila. Bon, maintenant faut voir comment je finis la semaine, mais si j'arrive à esquiver les apéros arrosés, les dîners au resto et toute forme de vie sociale et conviviale, peut-être, sans doute, sûrement que je vais m'en sortir. Et si c'est le cas, c'est juré, je fais du sport pour muscler les 4 kilos que je vais prendre dans la foulée.

10 août 2006

Comme un goût de rentrée

Je n’avais pas l’âme blogueuse ces derniers temps. Il faut dire qu’après un mois de vacances fort réussies au bord de l’Europe, le retour aux normales saisonnières laisse plutôt à désirer, entraînant mon moi épistolaire, de nature sensible aux variations climatiques, dans un semi coma de l’inspiration.

Et pourtant, le cerveau fonctionne toujours, j’ai vérifié. D’ailleurs, j’ai cru comprendre que je m’étais soudain mise à trop réfléchir. A des choses trop importantes, trop déterminantes, mais dans n’importe quel sens, sans que ça me mène bien loin. C’est pourquoi je m’offre une séance de « ressaisissage » en direct. Aborder des projets fondamentaux, mais réalisables à court terme :
- acheter un appartement, pour ne plus avoir l’impression de jeter chaque mois l’argent pas les fenêtres. Le rêve de la primo-accession au pas de ma porte, aujourd’hui j’ai calculé mon taux d’endettement ; avec la durée maximale d’emprunt, et sans apport, je vais pouvoir m’offrir un 2 pièces de 25,74 m2 dans Paris… je sens que je grandis là.
- passer mon permis de conduire, ou plutôt le repasser, depuis le début, le nouveau code, le nouveau permis de 35 minutes, la totale, je ne sais pas quand je vais trouver le temps de savoir s’il faut cocher la case A,B, C ou D, de me remettre aux contrôles rétro gauche, rétro intérieur, angle mort et à la première synchro, ça me déprime d’avance, mais je crois que je ne peux pas raisonnablement rester co-pilote toute ma vie.
- bâtir mon projet professionnel de dans 5 ans. Pour pas risquer de m’encroûter.
- faire du sport, pour de vrai, et ne pas me contenter, comme depuis 3 ans maintenant, de prétendre que je vais me mettre à en faire. Ce qui signifie que dans deux jours, je dois être inscrite dans une salle de sport, ou, mieux, un dojo kung-fu.
- arrêter de fumer, pour de vrai, et ne pas me contenter de faire semblant en passant d’un paquet à 5 clopes par jour, puis 10, puis 15, puis 25. Ce qui signifie que dans trois jours, j’aurai savouré la dernière bouffée de ma dernière cigarette (allez, allez, on y croit. J’ai dit réalisable ? Et merde…).
- Et oui, un truc très fondamental, juste pour tester la force de ma volonté : ne pas m’acheter de nouvelle paire de chaussures avant décembre. Pas crédible ? Ok, alors avant novembre. Ouais, bon, disons mi-octobre.

26 juillet 2006

Devinette




Si je vous dis le pays des aigles (chut, toi qui sait, ne dis rien, laisse jouer les autres), et à l'aide de ces trois éléments visuels, serez-vous capables de dire où j'ai passé quelques uns de mes (nombreux) jours de vacances le mois dernier ?

09 juin 2006

Ciel !

Lève la tête et regarde au-dessus de toi. Le ciel est bleu. Bleu qui brille. Avec du soleil dedans. A Paris, c'est le signe que l'été est prêt à s'installer ici quelques mois pour égayer nos vies de grisaille. N'empêche que je suis encore le cul sur ma chaise de bureau. Alors que je devrais être en train de siroter une bonne bière en terrasse, pendant que dans le bar d'à côté, tout le monde serait en train de regarder l'Allemagne mener 3/2 contre le Costa Rica.
Heureusement que le week-end vient me sauver de tant d'injustice. En plus, demain s'il fait toujours beau, j'enfilerai mon maillot de bain, je me calerai pénarde dans un coin de la piscine, et même encore mieux, avec une anisette à portée de main. Et un magazine de fille. Tranquille, décontractée du cerveau.
J'ai grandement besoin de vacances.

06 juin 2006

Interruption volontaire de travail

J'ai pas le temps. Trop de boulot, trop tard le soir, trop tôt le matin, trop toute la journée, pas de pause récréative de blog possible... Même là, je viens juste pour m'excuser, parce que j'ai pas le temps d'être inspirée.
Heureusement, je vais bientôt pouvoir profiter d'un acquis que nos aïeux ont gagné par la force de la grêve sur le tas (en passant, quand j'étais plus jeune, je me suis longtemps demandée sur le tas de quoi, mais c'est une autre histoire). C'est à point nommé que je m'apprête à poser mes jours de congés payés, alors qu'on fêtera demain l'anniversaire des accords de Matignon, merci ! En plus, comme on a fait du chemin depuis, je vais pas me gêner pour me faire trois bonnes semaines de vacances, au soleil, sur les routes balkaniques... Je n'ai qu'une chose à dire : Youpi !

29 mai 2006

Trois jours chez ma mère

Hier c'était la fête des mères. Un jour dans l'année pour lui montrer à quel point elle est forte, courageuse, belle et aimante, à renfort de petits cadeaux, de dessins d'enfants, de colliers de nouilles, de déclamations de poèmes... On lui avait prévu un petit déjeuner de fête, avec bouquet de fleurs du jardin, croissants et fraises fraîchement cueillies dans le potager. Des cadeaux en série tous les quarts d'heure, si bien qu'elle a dû répéter au moins une dizaine de fois que c'était trop, qu'elle n'en méritait pas tant. Le pense-t-elle vraiment ? Un petit déjeuner qui m'a sortie de mon précieux sommeil matinal du dimanche, ma petite soeur devant s'y prendre par trois fois pour me sortir du lit. Il fallait que tout le monde soit réuni autour de la table quand ma mère se lèverait. En fait elle était déjà bien réveillée, attendant patiemment dans son lit et visiblement tout le monde n'attendait plus que moi. J'avais mal dormi à cause d'une famille de chouettes hulottes nichant au-dessus du plafond de la chambre que j'occupais. Les joies de la campagne.

Mais quand-même les joies de la campagne c'est important. J'ai passé deux jours allongée dans le jardin au soleil à lire des magazines girlie, mon nouvel i-pod shuffle calé dans les oreilles, les enfants offrant un peu d'animation visuelle, s'agitant autour de la balançoire et de la tyrolienne sous le grand chêne... Ma mère apportant le plateau du goûter à peine deux heures après notre sortie de table... des moments très Nutella... Un très bon week-end.

Ce matin, 6h30 dans le TGV (un joli train tout rhabillé de rouge et violet). Pas de chance, je suis assise sur un carré de quatre places. L'horreur pour les jambes. L'inconfort suprême pour dormir, le voisin d'en face ayant tout loisir de contempler la mâchoire qui lâche, la nuque qui tombe brusquement, et je ne sais quoi d'autre quand le sommeil nous rend si vulnérable...
Reprise hebdomadaire du chemin du travail sous des nuages lourds de pluie. Sur la place il y a des travaux. Sur mon bureau, des dossiers de toutes les couleurs à ouvrir et à refermer, à classer à la fin de la journée pour mieux les rouvrir le lendemain matin. Pour casser la routine aujourd'hui, on a quand-même remporté un gros budget. Séance champagne mais peu de joie.
Je serais bien restée plus longtemps chez ma mère.

22 mai 2006

La liste

Oui, bon, ça fait près de 20 jours. Trop de travail, avec des semaines plus courtes que d'habitude, des week-ends loin du foyer, si bien que j'ai pas eu le temps d'écrire.
D'ailleurs j'ai toujours pas le temps. Alors je vais me fendre d'une petite liste de sujets que je pourrais être amenée à développer, si je retouve le temps :
- il faut arrêter les concours d'alcool blanc cul sec, c'est mauvais pour les articulations
- ça faisait un bail que j'étais pas allée au zoo. Et ben c'était chouette, surtout les lions
- pour prendre son avion de 6h30 sans difficultés, il faut éviter de se coucher à 3h30
- les petits bars berlinois sont charmants, et les berlinois aussi. D'ailleurs il y a plein de choses charmantes à Berlin
- travailler tard tous les soirs de la semaine réduit les récréations sociales
- une soirée échangiste !!!??? hein ???
- quand il pleut j'ai diverses raisons de me plaindre (ben ouais, un classique)
- la fin justifie les moyens
- ...
Voilà, c'est bien ce que je pensais, c'est lundi matin et on attend vraiment de moi que je bosse...
Alors j'y vais.

03 mai 2006

Me plaindre

Mais d'où vient cette conspiration des week-end pluvieux et des semaines qui démarrent sous un grand soleil? Qu'on m'explique comment s'y prennent les patrons pour commander au ciel et nous pourrir nos acquis sociaux à nous faire regretter les 35 heures et les lundi fériés. Bordel.

Un lundi de premier mai sous la pluie donc, mais enrichissant sur le plan de l'observation des manifestations. Ou comment passer de la vision effrayante (ça m'a vraiment fait mal au ventre) du traditionnel défilé du FN, au détour d'un brunch près de la place de l'Opéra, à celle, depuis mon balcon idéalement situé entre République et Nation, du cortège coloré des syndicats, des étudiants et de tout un tas de gens qui pensent que la précarité c'est galvaudé. Les Kurdes avaient sans doute la meilleure sono en queue du cortège.

Une semaine qui reprend sous le signe du travail chronophage. Alors que les derniers rayons avant 20h appellent de plus en plus fort à l'apéro en terrasse. Frustration et fatigue. Mais comme on dit, il y a un temps pour tout... Hum. Et puis j'ai passé un bon week-end commémoratif de ma venue au monde (ben quand même, pour moi ça compte, j'aurais pu pas venir aussi...), alors après le réconfort, l'effort... (oui, oui, ceci est une forme élaborée d'auto-conviction que le travail c'est bien et que j'y trouverai sans doute un jour mon salut. Un comble pour une agnostique comme moi).

01 mai 2006

Un an de plus

Rien d'original là-dedans. On se réveille un jour et on a un an de plus, ça arrive une fois par an et on s'y attend. Le premier anniversaire dont j'ai un souvenir suffisamment élaboré, je crois que c'était pour mes 4 ans et demi. Parce que je n'avais pas pu voir mes grands parents pour mes 4 ans, alors ils avaient décidé de fêter cette demie-année. Si je m'en souviens c'est sans doute parce que je sentais bien que c'était une entreprise de rattrapage, avec ces 4 bougies entières et une plus petite au milieu du gâteau (et aussi parce qu'une photo, dans l'album que m'a offert ma grand-mère plus tard, immortalisait l'événement). Mais j'avais eu des cadeaux, entre Noël et mon anniversaire légal, alors j'étais plutôt contente. Ensuite quand ma mère m' a lu Alice au Pays des Merveilles, je me suis dit que ce serait sûrement pas une mauvaise idée de fêter les non-anniversaires pour avoir encore plus de cadeaux.
La première fête d'anniversaire, avec copains et bonbons, je crois que c'était pour mes 7 ans. Ma mère avait organisé une pêche aux surprises, une piste au trésor, et d'autres jeux de ce genre, et les copains emmenaient des cadeaux eux aussi, et ça en faisait plus encore que quand on fêtait simplement les anniversaires en famille. Je me souviens même que j'avais eu le disque de Boys and Girls de Charlie makes the Cook, une pépite des années 80, des gommes qui sentent la fraise, un album Panini... et sans doute une nouvelle poupée Barbie (une vraie passion qui m'a tenue jusqu'à presque 12 ans.)
Et puis les parents revenaient chercher les copines et les copains, et c'était triste, et on ne voulait pas que la fête soit finie, et je râlais et boudais alors que j'avais eu une super journée dont j'étais la petite princesse, et ma meilleure amie finissait pas avoir l'autorisation de dormir chez moi car les parents préféraient ça que de voir nos mines déconfites à l'idée de se séparer après une si chouette fête d'anniversaire.

28 avril 2006

30 millions d'amis

"Chat" est le premier mot que j'ai prononcé. Je crois que d'habitude, les enfants disent "mama" ou "papa", "popo" etc. Et moi, il a fallu que je dise "chat", allez savoir... peut-être parce que c'est pas le plus facile à prononcer et qu'à 10 mois je me la pétais déjà, j'ai pas pu m'empêcher de faire ma maligne. Mais c'est sans doute aussi parce que j'avais une réelle fascination pour ces animaux. D'ailleurs, plus tard, quand un adulte m'a parlé des religions, des avatars hindous et de la philosophie bouddhiste, je me suis plu à croire que j'étais une réincarnation de chat, dans un mouvement inversé de métempsychose (car je ne pensais pas que les animaux et les plantes constituaient un règne inférieur à celui des Hommes), et que c'est pour ça que j'étais capable de leur parler avec les yeux. Ceux qui connaissent mon pragmatisme comprendront que j'ai moi aussi eu ma phase mystique, comme tout individu en pleine croissance. Il faudra sans doute que je revienne sur ma quête très personnelle de la spiritualité, c'est assez remarquable en termes de surdimensionnement de l'égo.

Mais ce n'est pas là que je voulais en venir. A 4 ans ou à peu près, avec mon copain Ian, de quelques mois mon aîné et ainsi légitimement qualifié pour m'entraîner dans sa vision de l'expérimentation des choses de la vie, nous avons mis le chat dans les toilettes, rabattu le couvercle et tiré la chasse d'eau. Je ne pourrai rien dire de plus sur cet épisode de cruauté enfantine, puisque je n'en ai pas le souvenir. Mes parents me l'ont raconté, et j'ose espérer qu'ils n'ont pas inventé ça, sinon c'est qu'ils sont franchement inquiétants. Il parait aussi qu'on me retrouvait parfois, tranquillement étendue, ou assise selon l'envie, sur un gros tas de coussins recouvrant tout le canapé, avec un air faussement sage et de la malice dans le regard, parce que je croyais être la seule à savoir que le chat essayait de respirer là-dessous. Généralement un miaulement plaintif achevait de me trahir. Ca non plus je ne m'en souviens pas. Comme quoi j'ai oublié quand j'étais trop méchante. Pour en finir avec cette triste période de ma vie, je tiens à préciser qu'aucun chat n'est mort (et je dirais heureusement, je serais peut-être totalement différente aujourd'hui dans le cas inverse). Celui des toilettes a réussi à ressortir sans passer par le tuyau ; celui ou plutôt ceux (... paraît que j'aurais été récidiviste sur ce coup-là) du canapé ont sans doute eu de la chance qu'un de mes parents passe par là, ou que dans ma grande mansuétude, je reste réceptive aux râles ultimes enfouis sous les coussins.

Et le plus étonnant dans tout ça, c'est que je m'entends très bien avec les chats. Les miens, ceux des autres, même ceux qui traînent dans la rue. Quand je vois un chat, je suis comme prise d'un élan attractif qui me pousse à essayer de l'apprivoiser, qu'il se laisse carresser un peu, ça en devient un peu niaiseux. J'ai pleuré quand j'ai su que Pongo ne reviendrai jamais à la maison. J'ai enterré Titus dans mon jardin quand il s'est fait percuter par une voiture devant chez moi (j'ai dû attendre le lendemain, car c'était le soir et il faisait trop noir, il était tout raide, et c'était un grand moment de souffrance pour le fossoyeur que j'étais devenue malgré moi). J'ai parlé pendant près d'une heure l'été dernier à la vieille chatte de la maison pour la convaincre qu'elle arrête de faire la gueule et qu'elle accepte de nouveau de se laisser approcher sans s'enfuir en courant.

Bref, j'adore les chats, depuis toujours, c'est con à dire, mais je me sens proche d'eux. Peut-être que sans le savoir je suis dans une entreprise perpétuelle de rachat de ma conduite auprès de l'espèce féline...

26 avril 2006

Le deuxième ?

Cette histoire de poule me conduit à chercher, parmi mes souvenirs d’enfance, quel pouvait bien être le deuxième. Et là je cale. Panne sèche. Impossible de remettre de l’ordre dans la chronologie des événements constructifs de ma mémoire. Il y a pourtant des odeurs, comme celle des protège-cahiers en plastique neufs, qui me rappelle immanquablement l’excitation de la rentrée des classes, celle, désormais ancrée dans le passé et évocatrice de souvenir pour bon nombre d'écoliers (et que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, comme dit l'autre), des polycopiés à l’alcool, que l’instituteur nous distribuait encore humides, si bien qu’on pouvait voir la couleur de l’encre virer au bleu. La bonne odeur de la confiture de mûres que j'étalais sur le beurre fondant du pain grillé encore chaud, cette confiture mise en pots par les bons soins de ma maman, issue d'une récolte tout à la fois joyeuse (tant de seaux remplis de petites baies noires!) et prudente (les ronces, les jambes griffés, les doigts violets de jus). L'odeur et le goût particuliers des premières cigarettes, qu'on ne sait pas encore fumer, mais qui nous ennivrent. Toutes ces sensations sont autant de bribes de mon enfance, mais ne constituent pas un événement-souvenir, au même titre que l'épisode de la poule.
J'ai bien mangé une guêpe, vers 4 ou 5 ans (encore une aventure animalière). Mais malheureusement, comme pour le piment, je ne m'en souviens pas (mémoire sélective sans doute, j'ai oublié tout ce qui pique très fort). La guêpe était vraisemblablement déjà morte, puisque je suis toujours en vie.

Pour rester dans le coin des bêtes, je me souviens bien avoir bâti des parcours du combattant pour escargots, avec feuilles de salade en guise de podium. J'adorais regarder les traces luisantes qu'ils laissaient, particulièrement sur les feuilles de figuier, parce qu'elles accrochent bien. Ce qui m'amusait le plus, c'était de les coller entre eux. D'autant que j'avais entendu dire que les esgargots étaient hermaphrodites, ce qui était plus pratique pour mon élevage. Ca fera peut-être prétentieux mais oui, je savais à 6 ans ce qu'était un hermaphrodite, de même que je savais déjà comment on faisait les bébés. Il fallait un papa, il mettait sa petite graine qu'il avait en haut de la cuisse dans le ventre de la maman et s'il faisait beau et pas trop sec, un bébé poussait dans le ventre de la maman. Donc les escargots étant tous à la fois des mamans et des papas potentiels, cela faisait bien plus de probabilités d'obtenir un bon cheptel.

Plus tard je me suis essayée à l'élevage de mouches. Un été chaud où je m'ennuyais ferme. Après quelques séries de réussite, une séance de dessins réalisés avec les petits pions colorés du super master mind, des plans d'élaboration logistique pour la boum que j'organiserais à la rentrée (je dessinais le plan de la configuration festive de ma cave tranformée en dance floor, je faisais la liste des invités, garçons d'un côté, filles de l'autre, la play-list de mes slows favoris... je me demande même si je n'allais pas jusqu'à la liste des carambars... ), j'avais remarqué que les mouches tournaient toutes mollement au centre du salon. Munie d'un pot de confiture vide, je les attrapais une par une, elles offraient peu de résistance. Peut-être parce que c'était des mouches hollandaises. Je faisais des petits trous dans le couvercle. Ensuite je les regardais se monter dessus. Ca m'amusait un peu, maintenant que je savais comment on faisait vraiment les bébés. Ca me fascinait un peu, car j'étais encore bien trop jeune pour me reproduire. C'est drôle quand j'y pense maintenant, car d'une certaine manière on dirait que je contribue toujours un peu à l'accouplement de la mouche. Sauf que je l'avais pas enfermée dans un bocal, mais dans une chambre, mais enfin passons, c'est là une autre histoire (et puis c'est un peu facile aussi... désolée).

Ce qui me conduit tout droit à la conclusion suivante : certains de mes souvenirs d'enfance semblent très liés aux animaux. Ce qui atteste bien que je suis une fille de la campagne. Mais j'ai aussi des souvenirs impliquant des animaux de salon. Prochain épisode, les maltraitances que j'ai infligées très jeune à mes compagnons à poil préférés (et pourtant je les aime vraiment ces bêtes là !) : les chats.

Pour celui à qui la vision de cette photo n'a certainement pas manqué de provoquer un haut-le-coeur, je m'excuse d'avance en pensant au moment où il ouvrira cette page.

20 avril 2006

La poule

Mon premier souvenir d'enfance, c'est une poule qui m'a mordu le doigt à travers le grillage qui séparait notre jardin de celui de la vieille voisine à barbe. Je veux bien admettre, maintenant, qu'elle ne m'avait pas réellement mordu le doigt et je crois que cette précision ne mérite pas plus d'explications, parce que tout le monde sait que les poules n'ont pas de dent. Mais à 3 ans à peine, je ne pouvais pas en être sûre. Ce qui était réel, en revanche, c'est que ça m'avait fait mal. Et que j'ai pleuré. Et que je suis restée un bon moment, là, le doigt blessé en l'air, dressé comme l'évidence que cette poule avait une dent contre moi. De l'autre côté du grillage, elle était dans le camp de l'ennemi. Et quand on mesure moins de 80 centimètres, une poule peut constituer un ennemi de taille.
Mais qu'allais-je donc chercher en glissant prudemment mon index entre les losanges de feraille, pour l'approcher de son curieux bec jaune ? C'est vrai que c'est intriguant, avec ces deux petits trous pour respirer... alors cet apendice était-il son nez ou bien sa bouche ? Je ne peux pas être certaine, aujourd'hui, que c'était là les questions qui me taraudaient au moment où je m'aventurais dangereusement vers cette prise de bec. Toujours est-il que la poule m'a mordue et que j'ai pleuré et que cette anecdote constitue mon premier souvenir.
Alors j'espère juste, si banale soit cette histoire, qu'il s'agit bien de mon souvenir. Car il est très probable qu'on m'ait rapporté plusieurs fois cet épisode de mon enfance. Comment savoir désormais s'il ne s'agit pas plutôt de ma première formulation d'un souvenir ? C'est certainement l'histoire que je raconte depuis le plus longtemps que je me souvienne lorsqu'il s'agit d'évoquer un premier souvenir. Sans doute qu'à 6 ans déjà, je la racontais. Si tout me paraît si précis aujourd'hui, la configuration du jardin, la couleur de la poule, le visage de la voisine, c'est peut-être parce que je me raconte cette histoire depuis plus de 20 ans.
Mais on a eu beau me relater l'anecdote du piment que j'ai croqué sur le marché au Maroc à 2 ans et demi et qui m'a fait hurler de douleur, je n'en ai aucune vision précise. Alors que je le raconte volontiers tout autant, dès qu'on aborde une conversation affreusement banale sur la nourriture épicée.
Alors cette poule pourrait bien être mon premier vrai souvenir.

Ah... si tu savais Marcel, ce que je te comprends !...

18 avril 2006

Retour à la normale

Toutes les bonnes choses ont une fin, dit-on volontiers, et les vacances sont pas les dernières dans cette catégorie. C'est pourquoi bon gré mal gré, il a bien fallu reprendre le chemin du travail ce matin. Et pour rompre la routine, ce n'était pas le chemin habituel, car j'ai eu l'immense chance (pour le maintien de la diversité de la vie travaillée), de redémarrer par une réunion toute la journée chez mon client préféré. 9h-18h. Pause déjeuner de 13h45 à 14h10. Bonne nouvelle : j'ai réussi à éviter la cantine. Une belle reprise en somme.

Alors c'était des vacances toutes simples. Un bon petit retour aux sources, une pratique régulière de la famille, de l'air pur et des plaisirs gustatifs, des flâneries en librairies, un peu d'océan à perte de vue, une course contre le chien en forêt, un bon livre auprès du feu chat ronronnant sur les genoux, une nouvelle coupe, des rires d'enfants, de bonnes nuits de sommeil, des journées à rien faire au soleil, de bons souvenirs en pagaille, du bon vin, des cadeaux à offrir et des mots doux à entendre... Et tout ça en excellente compagnie, toujours. Que du bonheur !

Et là, maintenant, même si le retour à Paris ne m'enchante pas vraiment, je me sens bien, juste parfaitement bien. Et j'avance vers je ne sais quel demain mais ça ne m'inquiète plus. Je crois que ce sera bien maintenant, ça ne pourra être que toujours mieux, je le sens au fond de moi, et je crois savoir d'où me vient cette confiance sereine. Alors merci, vraiment merci !

04 avril 2006

Un Américain à Paris

Ce week-end il y avait un américain dans mon lit. Ce n'était pas un hasard, si l'on considère que je lui prêtais mon appartement. Donc j'ai dormi plus au nord, dans un grand lit douillet où il fait bon dormir... ou ne pas dormir. Mais par solidarité, je me suis mise dans la peau d'un Américain à Paris. Et dimanche a été une grande et belle journée de promenades touristiques plus ou moins ensoleillées. Ah ! les petites rues de l'Ile Saint-Louis, les cheveux au vent, bras dessus bras dessous sur les vieux ponts, la croisière au fil de la Seine, avec une vue d'en bas sur la Tour Eiffel... Manger une crêpe au bord de l'eau sur un bout de terrasse pavée... Découvrir un jardin des plantes à moitié fermé et totalement en travaux , sans ménagerie mais avec le chant des oiseaux, et quelques "arbres historiques" : le Cèdre du Liban et l'Erable de Crête, tous deux vieux de 300 ans, et puis le formidable "Chêne à gros fruits", du Texas, planté en 1811. Je me demande ce qui me prend de me souvenir de trucs pareils. J'ai une mémoire pour les détails insignifiants ou les très vieux événements, les noms des gens que je ne connais pas, les vêtements portés pour une occasion sans intérêt... J'ai en revanche tout oublié de mon programme de deuxième année de classe préparatoire (ce qui n'est pas si étonnant au fond)... Il faudra sans doute que je pense à coucher sur le clavier mes très nombreux souvenirs d'enfance, avant que je ne les oublie.
Fin de la parenthèse. Le nouveau quartier du 13° arrondissement, construit autour de la grande bibliothèque, avec ses vastes façades-miroirs et ses avenues désertes, où le vent s'engouffre en sifflant, nous a conduit dans une autre dimension de Paris. Ce qui s'annonçait fort à propos puisque nous allions profiter de la proximité du MK2 pour tester les fauteuils double (un argument marketing de poids) en regardant "Renaissance". Une vraie prouesse technique. Plein les mirettes, mais souvent dur pour les oreilles... dommage. Quoi qu'il en soit, après cette vision géniale d'un Paris de 2054, c'était drôle de sortir par les sas futuristes du cinéma, d'arpenter l'avenue de France, de prendre la ligne 14 du métro qui se conduit toute seule... avant de retrouver ce bon vieux 18°, finalement, peut-être le plus beau des paris.

30 mars 2006

Y a quelqu'un ?

"Soleil ? Soleil! Soleil !!!! Ahhhhhhh !"
Je ne sais pas si ça marche, mais j'en peux tellement plus que j'ai décidé d'essayer les incantations. Il y a trop de gris partout, je crois que le ciel pourrait bien faire un effort pour nous sortir de là.

J'ai fini "Tendre est la nuit", hier soir, sur le trotoir et sous un réverbère (recours ultime quand la station de métro où l'on doit descendre se pointe à l'avant-dernière page). Me plonge directement dans "Lunar Park". Ecoute CocoRosie. N'arrive pas à me concentrer sur mon travail. Ai hâte d'être en vacances. Aller à la mer. A Paris, boire des bières en terrasse, sous les derniers rayons du soleil, après une journée de boulot riche mais tranquille. Voir les grandes feuilles vertes des maronniers qui bordent mon balcon repousser. Soleil, soleil, soleil...

27 mars 2006

A l'envers

Le week-end c'est galvaudé. C'est pour ça que je ne suis pas sortie, ni vendredi ni samedi soir derniers, et que la plupart du temps je travaille le week-end, pour aller à l'encontre des traditions (j'aime pas bien les traditions). Hier dimanche, la fin de l'après-midi s'est organisée gentiment autour d'un bon saint-nectaire, d'un saucisson aux noix et d'un petit vin ramenés du marché des terroirs qui s'était installé pour trois jours en bas de chez moi. Il faisait bon, la fenêtre ouverte, au vin rouge à 17h (de la nouvelle heure d'été !) Si bon qu'on n'a pas eu le coeur de s'arrêter... avant deux heures du matin, 4 bouteilles de vin et 6 bouteilles de bière plus tard... Et maintenant c'est lundi, je suis très conventionnellement au boulot et j'ai la tête à l'envers. Et accessoirement je me demande comment s'est passée la nuit de ma grande copine à la nouvelle coupe de cheveux.

24 mars 2006

La malédiction de la femme

Samedi dernier dans mon poste de télévision ( bah oui... cf post précédent...), Ardisson recevait un invité qui s'est fait remarquer en disant des conneries. Bon, c'est sûr, jusque là rien de nouveau. Sauf que le mec en question, il est allé un peu plus loin que la connerie. Je ne suis pas féministe, on me dit même parfois que je suis mysogine (je le fais exprès, ça passe mieux si c'est une fille). Mais le Eric Zemmour là, il y est allé un peu fort avec son "Premier Sexe". J'admets que profiter d'être sur un plateau télé pour bousculer la bienséance consensuelle, ça peut être marrant, qu'il y a forcément du bon à affirmer des choses que personne n'ose dire, que c'est couillu (tiens, justement) de mettre à l'agenda médiatique un vrai bon sujet de société.
Bon. Mais à la base, dire que la société se féminise, ok, c'est pas un scoop. En effet, il y a de quoi débattre sur le sujet, et c'est vrai qu'on subit parfois comme un héritage mal assumé certaines luttes féministes (très) mal menées. La féminisation des hommes, tout comme la masculinisation des femmes, c'est sûr que c'est pas une solution, sauf à atteindre une égalité homme-femme marchandée au milieu, et qui ne ressemble à rien. Ce qu'il nous faut au fond c'est une égalité homme-femme à géométrie variable (pas sûre que ce soit mathématiquement possible), dans le sens où chacun s'y prend comme il le veut par la suite, mais avec les mêmes choix à la base.
Alors faire de la féminisation de la société, comme le fait Monsieur Zemmour, une des explications fondamentales du "mal français", ouais... c'est sûr, ça va faire parler dans les chaumières. Le chômage, la violence dans les banlieues, l'antisémitisme, la démission parentale, tout ça c'est la faute de la montée en puissance des femmes dans la société !!! Ben oui... fallait y penser. Et puis l'homosexualité aussi, parce que c'est vrai que comme le chantait Régine "les femmes, ça fait pédé".
Et puis allez, tant qu'on est sur la lancée, on en rajoute un coup en sortant cette théorie qui à mon sens relève davantage du fantasme que du génie : "L'alternative pour un homme, c'est soit de respecter une femme, soit de la désirer. Un homme ne peut pas avoir de libido pour une femme qu'il admire." Ok, la maman et la putain, oui, oui, je vois bien ce que c'est. Mais je suis pas sûre qu'on progresse beaucoup là.

Je vais pas en parler sur des lignes et des lignes, d'autant que j'ai pas lu le bouquin. Voilà plutôt un extrait. Ca calme.

"C'est tout le paradoxe féminin.

Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose; elles votent à gauche quand la Révolution est finie; elles deviennent un argument de marketing littéraire quand la littérature se meurt ; elles découvrent le football quand la magie de mon enfance est devenue un tiroir-caisse.

Il y a une malédiction féminine qui est l'envers d'une bénédiction. Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'inventent pas, elles conservent. Elles ne forcent pas, elles préservent. Elles ne transgressent pas, elles civilisent. Elles ne règnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. Ils se contentent de conserver.

On explique en général la stagnation intellectuelle et économique de l'Europe par le vieillissement de sa population. Mais Cervantes écrivit Don Quichotte à soixante-quinze ans; de Gaulle revint au pouvoir à soixante-huit, et le chancelier allemand Adenauer à plus de soixante-dix. On ne songe jamais - ou on n'ose jamais songer - à sa féminisation."

"Ben ouais les filles, c'est bien gentil tout ça, mais vous êtes arrivées à la bourre à chaque fois avec vos victoires de pacotille, vous êtes complètement à côté de la plaque, et vos idées de consensus, de paix et de boîtes de conserve, ça nous emmerde, c'est votre truc à vous ça !" Ok, je vois très bien ce qu'il a voulu dire, et pourquoi pas, le problème c'est que c'est très mal dit. Tellement que ça en devient bêtement macho.

En réaction je vais monter une asso pour la promotion de l'homme objet. J'en connais quelques uns qui sont d'accord pour être des objets sexuels. Héhéhéhéhé.

23 mars 2006

L'espace

Il faudrait que je finisse ce bouquin. Ca commence à faire des mois que je suis dessus, et j'en ai déjà lu trois (petits et faciles, certes) entre temps. Pourtant, l'histoire "de la décomposition d'un être fait pour être aimé", c'est plus que séduisant. Ca me parle. D'ailleurs le livre me plait et je suis enfin arrivée dans les 60 dernières pages (celles où la décomposition opère). Mais c'est dingue le temps que ça m'a pris. Peut-être que je n'ai pas suffisamment de temps à passer dans les transports en commun. Peut-être que des phrases comme "Les wagons du funiculaire sont construits selon une obliquité similaire à celle du chapeau d'un homme qui ne veut pas être reconnu" m'ont laissé dans un abîme de perplexité, duquel j'ai mis trop longtemps à me sortir. Peut-être (et c'est je crois la théorie la plus raisonnable), peut-être que mon appartement est trop petit, ce qui fait qu'inévitablement ma télé est trop proche de mon canapé et que les soirées seule chez moi où je devrais prendre du bon temps de lecture finissent invariablement en plateau-télé... Appauvrissement culturel contre temps de cerveau disponible. Ca me fait pas marrer de participer à ce système. J'aurais jamais dû prendre cette télé. Mais les premiers jours chez moi, il y a maitenant plus de deux ans, dans ce qui a été mon premier appartement à moi toute seule, après des années de collocation ou de vie à deux, ces premiers jours là ont été un peu durs. J'ai commencé par m'acheter une radio. Parce qu'au départ je n'avais même pas de musique et ce silence là était totalement ingérable. Et puis c'est vrai qu'il y a eu un soir ou deux où je me serais bien reposé les neurones devant un bon navet pour ménagère de moins de 50 ans. Ben oui, j'en suis après tout. C'est là que mon collègue, voyant ma mine dépitée après tant de nuits de solitude, m'a proposé gentiment de me prêter une petite télévision dont il ne se servait plus. J'y ai mis un cintre dans le dos en guise d'antenne, la réception est tellement bonne qu'on dirait qu'elle était faite pour chez moi. Et puis voilà. Maintenant les deux meubles les plus importants de ma "pièce à vivre", c'est le canapé-lit (le seul endroit pour s'asseoir chez moi, à part les chiottes) et ce poste de télévision.

Ce qui m'amène à la conclusion que voilà : il me faut déménager. C'est vrai que je les aime mes balcons, mais j'ai
aussi besoin d'espace à l'intérieur de chez moi. Et puis le balcon, je le pratique pas tous les jours non plus. Je voudrais un bureau où poser mon ordinateur pour écrire dessus, si l'envie me reprend. Je voudrais pouvoir changer mes meubles de place à chaque printemps, comme je le faisais dans ma chambre d'enfant. Je voudrais juste quelques mètres carrés de plus, aussi, pour pouvoir y mettre la piano que je souhaite m'offrir depuis 6 mois. Je suis victime d'une idée du confort qui me laisse croire que j'en ai besoin pour créer. Pour faire autre chose que cocooning-bouffe-télé. C'est vrai que cet appart m'avait plus, outre les balcons, parce que la cuisine y ressemble à quelque chose, avec un vrai plan de travail. Et la cuisine c'est important pour qui aime cuisiner. Mais je vais encore faire un caprice : je voudrais une cuisinère à gaz parce que c'est pas possible de faire cuire des pâtes sans que l'eau déborde de partout en bouillonnant sur les bords des plaques électriques. Et les pâtes fraîches, quand même, c'est ce qui va le mieux avec l'osso buco. Et pour avoir tout ça, je suis prête à renoncer à la baignoire. L'été j'irai me baigner dans la mer, c'est plus grand.

21 mars 2006

Trois balcons et un piano

C'est certainement un problème d'organisation, ou un truc en rapport avec la gestion des priorités, toujours est-il que je ne suis pas un modèle de régularité pour l'alimentation de ce blog. C'est vrai qu'il y a le boulot, les amis, l'être aimé, les cuites de milieu de semaine... tout un tas de choses qui sont, n'ayons pas peur des mots, terriblement chronophages. Sans compter que mon domicile adoré n'est pas pourvu de connexion sur le www. En revanche, et pour mon plus grand plaisir, il est doté de trois formidables petits balcons qui surplombent le boulevard du haut du 6° étage. L'année dernière, pour les beaux jours du printemps, j'ai fait l'acquisition d'une table pliante et de deux jolies chaises bleues pour meubler celui du milieu. Et dimanche dernier, parce qu'un soleil timide daignait y pointer quelques rayons, j'y ai remis le couvert pour un brunch des plus agréables. C'est à marquer d'une pierre blanche : dimanche 19 mars, premier déjeuner terrasse de l'année! Il en faut de l'imagination pour se sentir au milieu de l'espace, la veille du printemps, en plein centre de Paris. Mais là je dois dire que c'était le pied.
J'ai beau me trouver à l'étroit, parfois, dans mes 20 petits mètres carrés, il faut admettre que les balcons, ça compense bien. Ca me donne envie de faire comme cet idiot de DiCaprio à la proue du Titanic en gueulant "I'm the king of the world !!!!". Mais de l'autre côté de la balustrade, il y a le vide et j'ai un vertige d'attraction que je ne souhaite pas titiller. Ce monde cruel me va très bien, j'ai pas envie de finir étalée comme une crêpe par terre, merci.

Ca fait donc du bien de souffler un peu sur son balcon, un dimanche matin, et de profiter des derniers rayons avant la pluie. Et avant d'aller travailler tout l'après-midi. Ben oui. Encore un week-end qui n'en était pas vraiment un, si on admet qu'un week-end se définit généralement par un arrêt temporaire de travail qui revient tous les cinq jours. En même temps, est-ce que j'ai le droit de me plaindre ? J'ai eu la chance de signer un CDI à 24 ans, que du bonheur ! Ouais... parfois je me dis qu'il y en a quelques uns qui se plaisent à prendre tous les autres pour des cons. Et sans s'en cacher. C'est sûrement pas une nouveauté tu me diras, mais j'ai pas toujours été là pour le voir.

Le voisin du dessous répète son piano. C'est pas comme s'il répétait vraiment son piano, en faisant gentiment ses gammes, parce que le voisin du dessous est concertiste. Un professionnel. Parfois il répète avec son pote le violoniste et là c'est encore un "pur moment de plaisir intense". Mieux que quand tu te laves les cheveux avec Herbal essence. Je veux dire, ça fait longtemps que j'ai arrêté d'apprécier la première gorgée de bière comme quelque chose de magique, parce que la première appelle trop vite la deuxième et que je n'ai pas le temps de me rendre compte à quel point c'est bon (et pourtant il a raison Philippe, parfois c'est jouissif, vraiment). Alors mes trucs à moi, c'est le premier déjeuner sur le balcon et le voisin du dessous qui répète son piano.

Un jour dans mon 20 mètres carrés, je poserai un piano tout neuf, avec un vrai système numérique dans les tripes, et ce jour là ce sera encore meilleur que quand j'ai installé ma table et ses deux chaises assorties sur mon balcon du milieu.




25 février 2006

La suite

Je suis totalement désordonnée. Pas dans la vraie vie, ça non, mais dans le respect de la chronologie du récit. Ou alors c'est que je n'ai pas de parole. Et ça c'est vrai.
Toujours est-il que je dois un récit de voyage digne de ce nom et un compte-rendu médical, au moins, pour cette semaine.

Ok, c'est bien parce qu'on est samedi et que ça ne m'amuse pas beaucoup de devoir travailler tout le week-end et que j'ai bien mérité une pause.
Stockholm. D'abord chacun sait qu'il s'agit évidemment de la capitale de la Suède. Mais ça vaut le coup de le préciser quand même au cas où. Je dis ça surtout parce que notre premier réflexe, après avoir acheté les billets sur internet, a été de nous poser la question, pour information, et pourtant j'ai aussi un DEUG de géographie. Donc, voilà, Stockholm n'est pas en Norvège, c'est bien ce que je pensais.
L'aéroport de Beauvais est charmant. Le détail qui tue : l'irish pub en kit à la sortie, pour que nos amis de Dublin ne soient pas trop dépaysés en arrivant. Je pense qu'ils louent des figurants juste pour faire bonne figure au moment des vols irlandais. En tout cas, avant le départ du vol pour Stockholm, c'était fermé. Il est certain que démarrer un récit de voyage en commençant par une description inutile de l'aéroport, ça laisse présager le pire. C'est pour ça que je passerai outre l'atterrissage avec les gens qui applaudissent, ce qui m'a toujours laissée perplexe (ce mec fait juste son boulot). Je tairai également que la première chose qu'on ait faite après avoir posé deux ou trois pas sur les trottoirs de la capitale suédoise fut de nous rendre dans un burger king (pour demander notre chemin et parce que tu tuerais ta mère pour un whopper).
On a posé nos bagages dans une auberge en forme de bateau, qui elle-même était posée sur l'eau, gelée. C'est beau les lacs gelés avec de la neige et des bateaux dessus sur lesquels on dort.
Dans la rue à 1h du mat un vendredi soir, c'est comme partout ou presque, il y a des jeunes gens saouls. On ne fume pas dans les bars (sans doute parce que c'est un pays du progrès), ni nulle part ailleurs, et les jeunes suédoises en mini-jupes et top bretelles font semblant de ne pas avoir froid pendant qu'elles discutent en fumant leurs clopes devant la porte du bar. Je les regarde, moi et mes quatre écharpes et mes collants sous mon jean et j'en conclus que nous ne sommes pas égales, les suédoises et moi, face au froid. Et face à moultes autres choses aussi, d'ailleurs, que je tairai également, parce que je suis une fille discrète.

Je n'ai vu ni élans ni rennes et j'en ai été passablement déçue. Mais j'ai vu un bateau qui aurait dû décourvrir les Amériques au 16° siècle si seulement il n'avait pas coulé après avoir fait 1300 mètres dans la baie de Stockholm. Je me suis demandée ce qu'ils avaient dû ressentir, après avoir passé des décennies à construire leur gros bateau en bois, à peindre les sirènes, les angelots et tous les trucs à la con qu'on pouvait sculpter sur la coque d'un bateau en ces temps-là, à fabriquer des kilomètres carré de voile au métier à tisser, tout ça pour le voir couler au bout de 10 minutes... "Oh mon bateau oh oh oh oh ! ....", s'est probablement écrié monsieur Wasa... Ben ouais, c'est dommage. En même temps nous, nos gros vieux bateaux, on les fait voyager à travers le canal de Suez juste pour leur faire prendre l'air, histoire qu'ils se désamiantent un peu en marchant...

Adieu Winner

Les temps sont durs. J'ai certainement choppé la grippe aviaire, à moins que ce ne soit le chinkungunya, ou encore l'amiante, va savoir en ce moment avec tout ce qui traîne de dangereux aux informations, sans compter tout ce qu'on nous cache... Enfin, tout ça ne serait pas si grave si seulement on n'avait pas amputé la façade de mon immeuble de sa plus belle enseigne.
Tout le monde n'a pas la chance d'habiter au-dessus d'un winner. Il se trouve que c'était mon cas et j'en ai toujours éprouvé une certaine fierté, même s'il est évident que je n'y étais pour rien. Ce n'était pas tant la boutique elle-même, malgré ses vitrines ravissantes, que l'enseigne, majestueuse, au coin de la rue, en grandes lettres : "Winner"... Ca me faisait vraiment plaisir de voir ça en rentrant chez moi. Mais c'est vrai que les coupes et les médailles c'est peut-être pas ce qui marche le plus fort dans le quartier. C'est sans doute pour ça qu'ils sont venus, les hommes en blanc, démonter les lettres du winner, à mon grand désarroi. Maintenant on ravale la façade, on se fait une petite beauté avant... quoi ? Devenir la quinzième boutique de téléphonie mobile du pâté de maison ?
Les balles de golf vont me manquer, c'est sûr. J'arrêterai de pleurer si seulement le winner devient une très bonne boulangerie. Ca manque vraiment en bas de chez moi.

20 février 2006

Saucisse et rhinopharyngite


Je sais que ça pourrait passer pour de la mauvaise foi (ou du mauvais goût), mais je crois bien que c'est la meilleure photo que j'aie faite à Stockholm. Que dire de ce court séjour au pays des gens sains ? La ville est belle, j'ai vu des immenses étendues de neige et des lacs gelés, ce à quoi ma vie de jeune fille du sud-ouest qui ne part pas aux sports d'hiver m'a peu habituée. Le ratio superficie de fenêtres sur superficie totale des façades est impressionnant, ce qui se comprend aisément quand on pense que l'hiver le soleil se couche à 14h... Pour ce mois de février, en tout cas, on a eu droit à un ensoleillement très bénéfique pour le moral.
Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de goûter toutes les saveurs gastronomiques, des trucs au saumon et aux crevettes bien-sûr, et surtout, quelle immense joie, j'ai pu faire une pause détente au burger king, quand on sait que cette enseigne n'existe plus en France, non mais quel dommage, vraiment.
La prochaine fois je raconte le musée-bateau, ça vaut le coup.
Mais là, ça n'a aucun rapport, mais aujourd'hui je suis malade. J'ai dû rester coincée dans un courant d'air sans m'en rendre compte, heureusement que je ne louchais pas. Alors comme je commence à m'y connaître en maladie de mon corps, je penche pour une rhinopharyngite, et je pratique l'automédication sans vergogne (Amoxicilline, Rhinadvil, vitamine C, ibuprofène) en attendant que mon médecin soit disponible pour me recevoir, c'est-à-dire demain matin à 8h30 (y a pas idée de donner des rendez-vous de si bonne heure à des gens par définition malades...). Du coup, j'ai même pas le courage de construire un récit digne de ce nom pour faire part de ma version du voyage de Nils Holgerson.